Seul club européen médaillé dans les deux tableaux masculin et féminin, le Mulhouse SC est à sa place derrière les Allemands de Worms et les Anglaises de Pontefract sacrés champions d’Europe des clubs ce week-end à Prague.

Samedi soir à l‘heure du bilan, les Mulhousiens étaient partagés entre les regrets, de ne pas avoir franchi la dernière marche, et le bonheur de figurer sur le podium. Ce qui était l’objectif avoué de Thierry Jung et de son état-major.

« Bien sûr que j’espérais un titre, » admet le président mulhousien. « Mais il faut reconnaître que l’effectif de Worms était beaucoup plus fourni que le nôtre notamment sur les n°2 et 3. Ce que je retiens avant tout, c’est que nous progressons d’une place chez les filles (du 3 e au 2 e rang) et que nous sommes sur le podium avec les garçons pour notre première participation en poule finale en étant battu que par le champion d’Europe ».

La même chance qui a souri aux Mulhousiennes dans le tirage au sort des demi-finales, pour jouer les Finlandaises d’Espoo qui ont fini le tournoi au pied du podium, a tourné le dos aux coéquipiers de Yuri Del Tenno. Ces derniers, opposés un tour trop tôt aux Allemands de Worms qui allaient être sacrés champions, ont disputé ce que d’aucuns ont considéré comme la véritable finale de cette Coupe d’Europe des clubs. Le mérite des Mulhousiens a été d’offrir une réelle opposition à Worms, à l’image du match d’anthologie livré par James Willstrop à son dauphin (Nick Matthew), avant de surclasser les Ecossais d’Aberdeen pour décrocher la médaille de bronze.

« Si on veut faire mieux la saison prochaine, il n’y a qu’une solution… Il nous faut un retraité… Un ancien joueur, qui a quitté le circuit international, qui ne coûte pas de points et qui est de ce fait sous-coté », explique Thierry Jung.

Pour éviter qu’un club ne s’attache les services des meilleurs joueurs et prive la compétition d’intérêt, le règlement des instances européennes interdit la présence de deux joueurs du top 20 mondial dans la même équipe et oblige les clubs à présenter deux joueurs dépourvus de grosses références dans le circuit professionnel. Or, c’est là que Worms a fait la différence avec l’Australien David Palmer et Markus Berrett, aujourd’hui retraités au niveau international, dont le niveau s’apparente toujours au top 50 planétaire sans accuser le handicap de points correspondants à leur valeur réelle.

Hier matin, dans le hall de l’hôtel praguois, Thierry Jung avait déjà la tête à la prochaine édition. Son leader et n°1 mondial, James Willstrop, invaincu ce week-end à Prague, lui a confirmé son concours.

« Il est le meilleur joueur au monde du moment et il me dit : je reste si vous voulez encore de moi ! Je crois rêver» confie Thierry Jung. « Et en plus, il nous apporte un début de solution à notre problème… Il va solliciter Lee Beachill, qui fut n°1 mondial en 2004 et qui a pris sa retraite internationale en 2008. Avec lui, nous aurons l’arme fatale ! ».

Pareille perspective est d’autant plus intéressante que les Mulhousiens bénéficieront du renfort de Mathieu Castagnet pour la prochaine édition.

« Tous les ans, on gagne une place » renchérit Isabelle Stoehr, la capitaine mulhousienne. « L’année prochaine sera donc forcément la bonne ! »

Si pareils propos pouvaient être une promesse, il serait quelques-uns du MSC à signer des deux mains.

Les carrés d’as européens
Messieurs : 1.Worms (All) ; 2.Buldoci Prague (Tch) ; 3.Mulhouse SC ; 4.Aberdeen (Eco). Dames : 1.Pontefract (Ang) ; 2.Mulhouse SC ; 3.Fitzwilliam (Irl) ; 4.Espoo (Fin)

Dimanche 9 septembre 2012

Le MSC d’argent et de bronze
par Christian Entz à Prague, l'Alsace.fr

Photo Christian Entz

Hier, à Prague, les filles du Mulhouse Squash Club sont devenues vice-championnes d’Europe et les garçons ont remporté la médaille de bronze de la Coupe d’Europe des clubs après avoir perdu la demi-finale, face à Worms, le futur champion.

De l’avis de tous, la demi-finale entre Worms et Mulhouse emmenés par les deux meilleurs joueurs mondiaux du moment, Nick Matthew et James Willstrop, constituait la finale avant la lettre de cette Coupe d’Europe des clubs. Et personne ne s’est trompé !

Pour ne pas favoriser l’un des finalistes potentiels, appelés à évoluer par la suite dans le fameux cube en verre du Congress Hall, les demi-finales ont été programmées dans un club de la banlieue praguoise. Un club dont la structure d’accueil ne dépassait pas 200 places pour un choc identique aux dernières finales planétaires.

Ainsi, malgré l’heure matinale, la compétition a donné lieu à un cliché bien propre à la discipline avec des gradins surchargés et des accès bouchés. Et, durant près de deux heures de jeu, James Willstrop et Nick Matthew ont assuré le spectacle.

Le squash, même si on ne l’apprécie pas, devient un art quand il est pratiqué de la sorte par deux artistes capables d’enchaîner les échanges avec une précision diabolique. Et, quand le scénario de la rencontre propose un renversement de situation où le héros est mulhousien, le plaisir n’en est que plus grand.

James Willstrop a donc attendu d’être mené deux jeux à rien (6-11, 6-11) pour s’imposer (11-6, 11-7, 11-7) et faire le bonheur du président Thierry Jung.

« Entre les championnats du monde ou d’Europe, les tournois du circuit professionnel (PSA), le British Open et le championnat d’Angleterre, on se rencontre cinq ou six fois dans l’année et souvent en finale," avoue James Wilstrop, le Mulhousien d’adoption, dont l’amorti de revers a eu raison de son compatriote. "Il a d’abord fallu fatiguer Nick pour qu’il perde un peu de sa précision ».

Cette belle victoire s’avérait toutefois vaine puisque l’Australien David Palmer et Marcus Berrett expédiaient en trois jeux secs Mark Krajcsak et Joan Lezaud. Du coup, les Mulhousiens devaient se contenter d’un match de classement pour la médaille de bronze.

Et, grâce aux nets succès (3-0) de James Wilstrop sur Daryl Selby (12-10, 11-8, 11-6) et de Rudy Rohrmuller sur Alistair Gome (11-7, 11-4, 11-5) mais aussi au jeu remporté par Joan Lezaud face à la légende Simon Parke, le MSC chipait la médaille de bronze aux Écossais d’Aberdeen.

CHEZ LES DAMES...

Côté filles, Vanessa Atkinson – licenciée à Mulhouse ces six dernières saisons – a joué un bien vilain tour à ses ex-coéquipières et plus particulièrement à Isabelle Stoehr. Hier, en finale, c’est elle qui a signé la victoire décisive pour les Anglaises de Pontefract aux dépens des Mulhousiennes dans un match parfaitement contrôlé. Notamment dans les 2 e et 3 e jeux, où elle a sauvé des balles de jeu en faveur d’Isabelle Stoehr (11-10 et 12-11), pour finalement écœurer cette dernière.

« Je m’en veux, confiait la Mulhousienne le match à peine terminé. "À 8-4 dans le 3 e jeu, j’ai repris la situation en main. Moi, j’ai besoin de râler pour me transcender. Et là, elle me dit qu’on a passé l’âge de gueuler sur un terrain. Bêtement, je l’écoute et je m’éteins pour faire de grosses erreurs. Je suis dégoûtée parce que je suis sûre qu’il y avait de la place pour gagner ».

Laura Pomportès, victorieuse de Kirsty McPhee, répliquait à la victoire initiale d’Orla Noom aux dépens de Gaby Huber. Mais le succès de Vanessa Atkinson face à Isabelle Stoehr faisait la différence. « En 2008 déjà, c’est elle qui m’avait battue en finale, pour nous faire perdre le titre avec Rennes pour qui je jouais alors, raconte Isabelle Stoehr. Vanessa s’en souvenait bien… À la fin du match, elle est venue me serrer la main en me disant : je crois que je suis le diable pour toi ! »

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Samedi 8 septembre 2012

Finale Femmes :

[2] Pontefract (Eng) 2-1 [1] Mulhouse  

        Orla Noom 3-0  Gaby Huber                      11/5, 11/5, 11/4
        Vanessa Atkinson 3-0  Isabelle Stoehr  11/4, 13/11, 14/12
        Kirsty McPhee 1-3 Laura Pomportes            11/4, 6/11, rtd

Demi-Finales Hommes :

 [5] Worms (Ger) 3-1 [1] Mulhouse

  Nick Matthew 2-3 James Willstrop      11/6, 11/6, 6/11, 7/11, 8/11
  Marcus Berrett 3-0 Joan Lezaud                          11/8, 11/6, 11/6
  David Palmer 3-0 Mark Krajcsak                       11/6, 12/10, 11/5
  Jens Schoor 2-0 Yuri Del Tenno                                   11/5, 11/2

[4] Praha (Cze) 3-1 [2] Aberdeen (Sco)
 
   Gregory Gaultier 3-0 Daryl Selby                    11/4, 11/9, 11/5
   Petr Martin 1-2 Simon Parke                            11/5, 7/11, 4/11
   Tim Vail 3-0 Alistair Gorrie                               11/5, 11/5, 11/7
   Jan Koukal 3-2 Alan Clyne              11/8, 3/11, 11/9, 3/11, 11/9

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Vendredi 7 septembre 2012

Men's Quarter-Finals:

[1] Mulhouse 3-1 [7] Nottingham (Eng)

     James Willstrop 3-0 Mark Fuller                  11/5, 11/7, 11/4
     Rudi Rohrmuller 3-0 Matthew Oxley            11/0, 11/4, 11/9
     Mark Krajcsak 3-0 Declan James                11/5, 11/9, 11/9
     Joan Lezaud 1-2 Ollie Holland                    12/10, 8/11, 2/11

[4] Praha (Cze) 3-1 [3] Paderborn (Ger)
[5] Worms (Ger) 4-0 [6] Neudorf (Aut)
[2] Aberdeen (Sco) 4-0 [8] Strahov (Svk)

Demi-finales Femmes

[1] Mulhouse 2-1 [5] Espoo (Fin)

   Katrin Hauck 3-2 Emilia Soini             11/7, 6/11, 9/11, 11/8, 11/5
   Gaby Huber 0-3 Frania Gillen-Buchert                5/11, 6/11, 4/11
   Laura Pomportes 3-0 Elina Koonen                      11/8, 116, 11/7
  
[2] Pontefract (Eng) 2-1 [3] Fitzwilliam (Irl)
  
Yuri Del Tenno : les honneurs du central
par Christian Entz - l'Alsace.fr

Capitaine du MSC, Yuri Del Tenno (42 ans) a scellé la première victoire mulhousienne en finale européenne des clubs, hier à Prague. Initialement remplaçant pour son dernier tournoi, il sort par la grande porte.

Arrivé au Mulhouse SC, il y a quatre ans, « pour la montée en 1 re division », le Franco-Suisse Yuri Del Tenno, résidant à Belfort, s’est imposé naturellement en tant que capitaine.

Humble, rigoureux, polyglotte et expérimenté, il avait le profil de l’emploi. À la rentrée, il cédera cependant son brassard de capitaine à Mathieu Castagnet. « Parce qu’il est plus apte à le faire », explique-t-il. En attendant, en poule finale de la Coupe d’Europe des clubs, il a pris son rôle à cœur et ses responsabilités au sérieux.

Dans l’avion qui a mené la délégation mulhousienne à Prague, Yuri Del Tenno a passé le vol à consulter le règlement de l’épreuve. Ce qui lui a permis de se faire entendre, avec le président Thierry Jung, lors de la réunion technique pour décider de l’ordre des têtes de série. Et de profiter de l’aubaine !

Promu 1ère tête de série de la finale européenne, le Mulhouse SC a bénéficié de ce fait d’un premier match aisé face au n°16 du tournoi, Vaduz du Liechtenstein.

L’occasion était trop belle pour ménager le n°1 mondial du MSC, James Wilstrop, et ainsi solliciter le « joker » Yuri Del Tenno. Et, comble de bonheur, le statut de première tête de série a conféré aux Mulhousiens les honneurs du court central en ouverture du tournoi. Un court central vitré, installé dans le Congress Hall d’un grand hôtel praguois, théâtre de la première victoire mulhousienne et d’un grand moment d’émotion pour Yuri Del Tenno.

« La dernière fois que j’ai joué dans un court vitré date des pyramides, avoue Yuri Del Tenno. C’était en 1999 au Caire, en Égypte, pour mes derniers championnats du monde avec la sélection nationale suisse ».

Programmé pour jouer dans la foulée de Rudy Rohrmuller et de Mark Krajczak, victorieux sans concéder le moindre jeu, il appartenait alors à Yuri Del Tenno de sceller le succès mulhousien. Ce qu’il a fait sans trembler aux dépens de Peter Maier (11-4, 11-4, 11-1)

« C’était juste ce qu’il fallait pour se mettre en jambes, confie le capitaine mulhousien. Je ne savais pas trop où j’en étais… Je connaissais bien mon adversaire. Mais c’est de moi que je doutais, même si ce match m’a permis de décompresser. Ça fait deux jours que je suis dans le tournoi sur le plan logistique pour faire respecter le règlement. Or, prendre part au jeu m’a détendu ».

Pour peu que le MSC aligne sa meilleure formation, aujourd’hui et demain, et qu’il ne déplore aucun blessé, ce match sera celui des adieux pour Yuri Del Tenno. « En foulant le court, tout en sachant qu’il s’agissait très certainement de mon dernier match à ce niveau, je n’ai même pas été en mesure de penser à quelqu’un ou à un moment particulier de ma carrière, confie le Franco-Suisse. J’étais trop concentré sur moi et sur mon jeu. Je voulais, surtout, ne pas décevoir ! Ça fait plaisir de finir sa carrière ainsi… Mais le véritable honneur, ce serait de soulever la Coupe samedi soir ! »

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Jeudi 6 septembre 2012

Le Mulhouse SC numéro 1 sur tous les tableaux
par Christian Entz - l'Alsace.fr
 

Le MSC entame, ce matin à Prague, la poule finale de la Coupe d’Europe des clubs avec des ambitions légitimes. Hier soir, au terme de la réunion technique, Mulhousiens et Mulhousiennes se sont vu attribuer l’étiquette de 1ère tête de série.

Médaillées de bronze l’an dernier à Belfast, les Mulhousiennes bénéficieront cette année de l’étiquette de première tête de série de la Coupe d’Europe des clubs en République tchèque.

L’équipe de Thierry Jung, triple championne de France, a conservé dans ses effectifs le trio Gaby Huber-Schmohl, Isabelle Stoehr et Kathrin Hauck mais enregistre également l’arrivée de Laura Pomportes (n°3 française) à la place de la Franco-Suisse Sara Guebey. Un apport non-négligeable qui se rajoute au forfait des vingt meilleures joueuses mondiales qui seront en lice, en début de semaine prochaine, à l’étape malaisienne du circuit mondial.

De ce fait, à Prague, derrière l’Irlandaise Ashling Blake (n°24 mondiale), la 2e meilleure joueuse au classement mondial (WISPA) n’est autre que la Suissesse du MSC : Gaby Huber (n°29 mondiale).

Les championnes d’Europe en titre, Belfast, ont perdu le titre national irlandais au profit de Fitzwilliam LTC « qui semble néanmoins moins armé que ne l’était Belfast », selon le président mulhousien Thierry Jung.

Quant à la 2 e tête de série féminine, l’équipe anglaise de Pontefract emmenée par Orla Noom (n°58 mondiale) et Deon Saffery (n°64 mondiale), elle sera tributaire du rendement de l’ex-Mulhousienne Vanessa Atkinson, qui s’est retirée du circuit mondial pour se consacrer à l’enseignement de la discipline. Autant dire que si une retraitée des courts, qui a porté les couleurs mulhousiennes sept ans durant devait priver le MSC d’un titre, cela ferait désordre.

Première victoire
Dans le tableau masculin, la réclamation de Thierry Jung a été entendue et les groupes ont été reconstitués suite au déclassement de l’Australien David Palmer qui évoluera avec les Allemands du RC Worms, vice-champions d’Europe derrière Paderborn, qui se sont donné les moyens de contester la hiérarchie en engageant le n°2 mondial, l’Anglais et ex-Mulhousien Nick Matthew.

Toujours est-il que, pour parvenir à leurs fins, les Allemands de Worms auront d’abord à se défaire des Ukrainiens, des Suédois et des Tchèques de Prague emmenés par Greg Gautier. Or, dans le même temps, le MSC bénéficiera d’une poule beaucoup plus accessible face aux n° 8, 9 et 16 du tournoi, respectivement les Anglais de Nottingham, les Finlandais d‘Espoo et le champion du Liechtenstein.

Le temps d’un jour, le président Thierry Jung devrait calmer ses angoisses en attendant des demi-finales qui seront à l’affiche demain.